Episodio 6.5 – Ecuador, Baños

C’est au petit matin que nous prenons la direction de notre dernière étape Équatorienne, une petite bourgade perdue au cœur des montagnes et réputée pour ses activités de sports extrêmes : Baños. 

« Et si s’était par désespoirs que les cascades que les cascades se précipitaient du haut des montagnes ? » – S. Tesson

Nous avons décidé de nous accorder (encore) un peu de vacances ! Et oui, on peut bien se la couler douce quelques jours et profiter de la présence des copains pour les faire bosser un peu. Alors, nous avons laissé la plume pour cet article à Alice & Axel. Et autant dire qu’on a plutôt bien fait ! Merci les copains… 🙂

Nous voici arrivés à Baños, ville des gringos ! C’est en tout cas ainsi qu’on nous l’avait présentée : une petite ville sympathique mais très, voire trop touristique. Elle est en effet connue pour les nombreuses activités qu’elle propose aux étrangers : rafting, VTT, canyoning, thermes, parapente, escalade, saut à l’élastique… Nous avons donc longuement hésité à nous y arrêter car nous ne sommes pas fan de la foule et des animations trop touristiques, à priori. Pourtant, sa situation au milieu des montagnes, entourée de cascades et aux portes de l’Amazonie nous a tout de même attirés ! Et un peu de confort touristique pour la fin de notre voyage en Equateur n’était finalement pas pour nous déplaire !


Grand bien nous a pris. Nous avons été rapidement séduits par cette ville à taille humaine, littéralement au pied des montagnes. De plus, contrairement à ce qu’on nous avait prédit, Baños n’était pas bondée de monde : nous sommes arrivés un dimanche, et le début de la semaine y est sans doute pour quelque chose.

Nous décidons, pour commencer, de monter au mirador qui permet d’avoir un panorama sur toute la ville. L’effort ne nous parait pas très dur, donc nous entamons l’ascension décontractés. Finalement, c’est assez raide et nous regrettons, certains leurs chaussures de marche, d’autres leurs bâtons de rando… Encore une occasion ratée de les prendre pour Emma ! Finalement, nous arrivons à un joli point de vue au bout d’une petite heure de marche. Nous pouvons admirer la ville d’en haut, avec un beau soleil, et c’est très agréable. Nous continuons notre route vers un autre mirador, le mirador de la Virgen. Le chemin ne présente pas de difficultés, à flanc de montagne, mais est beau avec sa végétation très dense. La fin de journée apporte une douce lumière sur ce paysage. Enfin, nous redescendons les 600 marches pour rejoindre la ville. Nous ne résistons pas à une petite course : l’occasion pour Justine de prouver une fois encore sa supériorité !

Le lendemain, nous nous réveillons sous les clapotements de la pluie diluvienne qui tombe depuis plusieurs heures. La vue est bouchée, et notre projet de faire la route des cascades à vélo semble compromis. Mais notre petit groupe est plein de ressources : nous décidons d’acheter nos souvenirs en attendant que le ciel se découvre. Ce n’était pas la meilleure des idées de le faire à Baños, cela dit. Les commerces, habitués à recevoir de nombreux touristes, gonflent leurs prix et ne sont jamais prêts à négocier. On a même eu le droit à « c’est pas cher pour ton pays », le genre de phrase qui énerve un peu… Mais bref, nous sommes tout de même des pigeons heureux et réalisons gaiement nos emplettes. Nous découvrons notamment une boutique de Tagua : un végétal qui une fois taillé et poli ressemble à s’y méprendre à de l’ivoire. L’artisane nous a fait une démonstration : la petite graine marron devient brillante, blanche et lisse grâce à sa machine et ses mouvements précis. Elle en fait ensuite des bijoux ou des porte-clés qu’elle teint de différentes couleurs. Une belle alternative pour protéger les éléphants.

L’après-midi, la chance est avec nous et le beau temps revient. Nous partons louer des VTT pour entamer la route des Cascades. Le chemin est d’abord peu agréable : nous longeons la route nationale et les véhicules qui, même s’ils sont habitués à partager la route avec de nombreux vélos, vont assez vite. Cependant, nous arrivons bientôt au cœur des gorges et la circulation est moins dense. Les cascades se déploient au fur et à mesure de notre balade, le paysage est superbe.

Première halte dans une nacelle qui nous fait traverser 100m au-dessus de la rivière. C’est amusant, un peu stressant pour Juju qui a le vertige, mais l’attention d’Alice se porte sur l’activité juste à côté : une grande tyrolienne, El Condor, qu’on peut faire à deux en position allongée. C’est ainsi qu’avec Axel, ils se lancent dans le vide, l’un étant moins rassuré que l’autre… Motivées par l’aventure, Emma et Justine se lancent à leur tour. On glisse ainsi sur trois cents mètres environ en surplombant une cascade… grandiose ! Arrivés au bout, on marche un peu pour retrouver la tyrolienne du retour, encore plus longue. Cette super expérience nous aura bien plu, mais nous devons nous dépêcher de reprendre la route et nos vélos, car une plus grande cascade nous appelle.

Il s’agit de la cascade Pailon del Diablo (chaudron du diable) la plus grande d’Equateur (80 mètres de haut). Son débit est impressionnant et son bruit, assourdissant. Pour y accéder, il faut descendre un sentier verdoyant et luxuriant comme si nous étions en Amazonie. A l’entrée, un jeune couple nous indique qu’ils ont mis un peu plus d’une heure pour descendre, admirer la cascade puis remonter. Or, la tyrolienne nous ayant mis en retard, nous avons à peine une heure devant nous avant qu’il fasse nuit… « On est laaaaarge ! ». Nous partons donc en courant à travers la forêt et arrivons juste avant que la cascade ne ferme. Nous pouvons contempler cette force de la nature de très près, un peu trop peut-être pour Justine, Bastien et Emma qui en ressortent trempés jusqu’aux os. Le retour se fait tout aussi rapidement et nous rejoignons nos vélos quasiment dans le noir. Au retour, nous louons les services d’une camionnette qui embarque nos VTT et nous ramène à Baños pour seulement 2$ par personne.

Le soir, une spécialité culinaire nous attend : le Cuy braisé (cochon d’inde). Ce plat de fête se réserve à l’avance et se paye un certain prix. Pour le folklore, le cuisinier nous apporte l’animal grillé entier sur un plateau, de quoi couper l’appétit des plus sensibles. Il est ensuite coupé en morceaux et servi avec des pommes de terre et des petits légumes. Bastien et Justine ont été un peu plus emballés que lors de leur premier essai (le cuy était alors farci) mais sans plus. De même pour Axel et Alice qui y ont vu un mélange de poulet et de lapin avec un arrière-goût braisé. Emma quant à elle y a à peine touché. Au final, nous retiendrons surtout de ce repas leur délicieux velouté à l’avocat.

Dernier jour à Baños : nous décidons, pour le plus grand bonheur de Justine et d’Alice, de faire une randonnée à cheval. Nous sommes passés par l’agence José & two dogs que nous recommandons grandement. Le guide, José, nous a fait l’effet de L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux. Sa façon de monter, de prendre soin de ses chevaux et de faire corps avec la nature qui l’entoure, nous a beaucoup inspiré.

Première surprise pour nous : nous allons monter à l’américaine (et non à l’anglaise, comme on a l’habitude en Europe). Cette manière de monter, plus enfoncé dans la selle et les étriers, les rennes dans une main façon « cow boy », est plus douce pour le cheval qui n’est pas tiré par le mord. C’est, de plus, beaucoup plus confortable quand on a compris comment épouser les mouvements de sa monture, au trot ou au galop. Même Bastien aura été conquis après un petit temps d’adaptation ! José, en plus de sa bonne humeur, nous fait part de plusieurs éléments rencontrés sur le chemin : la sève d’un arbre appelée Sang-de-dragon et ses vertus curatives, l’eau de la rivière naturellement gazeuse, l’histoire du volcan Tungurahua et ses récentes éruptions… Il est passionnant et nous ne voyons pas le temps passer (ni les chevilles d’Emma se faire dévorer par des moustiques, ouch…). Mais déjà, il faut redescendre la montagne et rentrer à Baños. Le chemin ? pas de soucis, les chevaux le connaissent, autant les laisser faire…. On trotte, on galope notre guise et surtout à celle des chevaux, quel bonheur!

Après cette super randonnée, nous retrouvons Axel qui n’avait pas voulu monter à cheval. A la place, il a découvert un bar à café très sympa (Arte Café & Thé) tenu par un Colombien francophone et sa femme Bretonne où nous sommes ensuite retournés tous ensemble. Le choix se fait parmi 8 cafés équatoriens et 2 cafés colombiens, sélectionnés et torréfiés par Juan, le propriétaire. Pour ne rien gâter, on peut les accompagner par de véritables crêpes bien bretonnes. Tout est délicieux, nous ne sommes pas déçus ! Au moment de payer, nous entamons la discussion avec le patron. Au premier abord assez discret, il s’est révélé être passionné et passionnant. Nous sommes longuement restés à bavarder avec lui: une véritable mine d’information sur le café, son histoire, sa culture, sa transformation… Au final, après avoir passé près d’une heure à son comptoir, nous repartons conquis avec plusieurs sacs de café et des petits bijoux vendus sur place. Une belle rencontre !

Alice & Axel

Quelques adresses utiles, que l’on recommande chaudement (testées et approuvées !):

  • Bon à savoir : la cascade Pailon del Diablo en 35 minutes, c’est faisable !
  • Pour déguster un bon café, on vous recommande chaudement le petit café bar Arte Café & Thé.  Il est même possible d’y savourer une bonne crêpe sucrée. Et en plus d’un lieu super charmant, Juan et sa femme sont ultra sympathiques. Un coup de cœur pour nous ! 
  • Pour une petite balade à cheval, l’adresse José & two dogs nous a clairement séduite. Alors on ne peut que la recommander. Et José est clairement l’homme qui murmure à l’oreille de ses chevaux.

Pour finir, en bref et en humour, voici ce qu’on retiendra en quelques mots de Baños et de ses alentours (mais pas que !):

  • Petite frayeur : avant de partir pour Baños, nous regardons la météo, afin de prévoir nos habits du lendemain. Mauvaise surprise : on nous annonce 3° et beaucoup de pluie… Heureusement, arrivés sur place, nous apprécions pleinement les 23° et le beau soleil environnant, Ouf! La sonde de température de Google pour Baños est sans doute coincée sous une cascade.
  • Aller au restau et ne pas avoir assez d’argent pour payer la note …  #lesboulets
  • Il nous aura fallu descendre à la cascade en courant tout en chantant le remake de « fort boyard » en cape de pluie pour être sûr d’arriver avant la fermeture. Et c’était moins une … Mais quelle rigolade !
  • En Amérique du Sud, et y compris en Equateur, beaucoup de personnes sont fans des « novelas », programmes télés à la « plus belle la vie ». Et quand on dit « fan », c’est au point d’avoir une télé dans la boutique de souvenir et ne pas répondre à nos questions avant la fin de l’épisode.

Ju & Bas

2 commentaires Ajoutez le votre

  1. jeanneteau dit :

    Coucou le club des cinq !!!

    Mon ressenti après la lecture de ce nouvel article

    « Rien n’est plus stimulant que de se surprendre soi-même »
    de Steve Martin de son vrai nom Stephen Glenn Martin est un acteur, humoriste, musicien et scénariste américain

    Bisous bisous

    Sandrine

    1. les Raine du voyage dit :

      Toujours fidèle au poste … Encore une citation bien trouvée.

      Topette, Ju & Bas

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