Episodio 7.0 – Colombia, Popayan & San Augustín

Après avoir quitté nos amis à Quito, non sans émotion, nous continuons notre route à la découverte d’un nouveau pays : la Colombie. Suite à un difficile passage de frontière, nous commençons donc la visite de ce pays tant attendu par les charmantes villes de  : Popayan et San Agustín.

 

« Derrière le nuage noir, il y a toujours un ourlet de lumière. » – Proverbe Colombien

Malheureusement nous ne sommes pas arrivés en un claquement de doigt jusque-là… D’abord depuis Baños il nous a fallu rejoindre Quito, nous pour enchaîner avec un autre bus, et Alice, Axel et Emma pour rejoindre l’aéroport. Après 2h30 de bus, un vol d’appareil photo et de portable pour Alice (on n’a rien vu venir !), et un almuerzo copieux avalé « sur le pouce », c’est le cœur lourd que nous nous séparons au terminal de bus de Quito. De notre côté nous repartons pour 6h30 de trajet jusqu’à Ipiales, une ville frontalière avec la Colombie. Nous arrivons vers 21h et décidons d’y rester dormir afin de se rendre à la frontière de bonne heure le lendemain matin en espérant qu’il n’y ait pas trop de monde.

Effectivement nous avions entendu dire que franchir la frontière entre l’Equateur et la Colombie pouvait prendre du temps en raison de la crise politico-économique qui sévit actuellement au Vénézuela et qui engendre une émigration massive de dizaines de milliers de Vénézuéliens vers les pays voisins. Même s’il est vrai que peu de personnes souhaitent franchir la frontière dans le sens que nous empruntions, la particularité de la frontière équatorio-colombienne est de n’avoir qu’une seule file d’attente, pour les entrées comme pour les sorties du pays.


Le lendemain nous étions donc dès 7h45 au poste de contrôle équatorien, et déjà nous avons patienté plus d’une heure pour avoir le tampon de sorti. La seule petite galère était l’interdiction de rentrer avec ses bagages… Finalement ça nous aura été plutôt bénéfique puisque ça nous a permis de faire connaissance avec un couple d’Argentin, une Italienne et plus tard, un Allemand (tous dans nos âges) avec qui nous nous sommes arrangés pour garder nos sacs à tour de rôle. Une fois le graal en poche, nous avons pu franchir le pont matérialisant la frontière entre les deux pays.

Là, nous sommes tombés de haut… Nous savions pourtant dans quelle situation se trouvent actuellement les Vénézuéliens mais nous avons été choqués, non seulement par la longueur de la file d’attente qui s’allongeait de minute en minute pour finalement sembler s’étirer à l’infini, mais surtout, par toutes ces familles, comme vous et moi, attendant là avec enfants, bébés, et leur vie se résumant à quelques valises. Très sincèrement nous avons été très touchés par cette situation qui force à l’humilité et au respect pour ces milliers de personnes fuyant leur pays et attendant là, dans le calme. Un homme faisait le mime et assurait le show pour distraire les gens et dessiner quelques sourires. Evidemment, une poignée de mauvais esprits ont essayé de doubler dans la file mais contre toute attente, nous avons pris à ce moment-là une vraie leçon d’humanité et de solidarité quand la foule toute entière s’est mise à huer ces types et à leur foutre la honte pour qu’ils s’en aillent ! Malheureusement, il n’y avait pas que ce dernier petit groupe qui nous a paru bien irrespectueux, mais également certains « gringos » ! En effet, les touristes étrangers se voient proposer un passe-droit par des civils, leur permettant de ne pas faire la queue moyennant quelques dollars… Le pire, ce n’est pas de le proposer, c’est qu’on en a vu accepter, et après on s’étonne que certains esprits s’échauffent… Vive l’argent et la corruption !

Bref, après une journée de 8h à attendre, nous obtenons enfin le tampon d’entrée sur le territoire ! #petitevictoire. Grâce aux Argentins très forts en négociations nous enchaînons dans la foulée un combo «almuerzo – Billets de bus » à prix réduits ! Et on recommence la longue attente : le bus ne part qu’à 22h ! C’est ainsi, épuisés après une nuit passée dans le bus que nous arrivons au petit matin dans la ville de Popayan.

  • Popayan

Finalement tout s’enchaine à merveille, on pose les sacs dans une auberge une douche rapide et on part pour se balader dans la ville. Là, nous tombons sur le free-tour sur le point de partir et ni une, ni deux, on se dit que c’est une super idée ! Malgré la fatigue, nous avons passé un très bon moment : une visite complète, vivante et intéressante entre architecture, histoire passée et présente, anecdotes et découvertes culinaires. La ville de Popayan est petite mais vraiment typique, elle est jolie, toute blanche, et tranquille. Selon nous une journée suffit pour en faire le tour, à moins que vous ne souhaitiez vous rendre jusqu’au parc national voisin le  » Purace  » mais à notre avis le prix de l’excursion était élevé, et le faire par soi même un peu compliqué pour peu d’économie…

  • San Agustín

Ayant ainsi décidé de partir plus tôt que prévu de Popayan, nous faisons le crochet par San Agustín, 5h de chemin de terre bien cabossé dans un mini-bus en compagnie d’une troupe de trans-sexuels en route pour une compétition. Apparemment en Colombie c’est assez courant et plutôt bien accepté d’après ce que l’on a compris. En tous les cas nous avons passé un super moment en leur compagnie, puisque pleine d’humour, cette joyeuse troupe a mis une très bonne ambiance dans le petit bus !

 

L’après-midi même nous partons pour le parque Archeologico de San Agustín, situé en bordure de la ville. Dans ce parc très bien conçu et entretenu nous découvrons de grandes statues datant du I au VIII siècle et appartenant à une civilisation dont on ignore encore quasiment tout à ce jour, jusqu’au nom ! Une balade mystérieuse donc, mais aussi très agréable puisque les chemins ombragés traversent de belles forêts plutôt tropicales. Nous avons mis environ 2 bonnes heures pour parcourir l’ensemble du parc et admirer ces impressionnantes statues aux formes de divinités et animaux mystiques, et dont la fonction était probablement la protection et l’accompagnement des défunts dans l’au-delà.

Sur la route de notre hôtel nous faisons la rencontre fortuite d’un homme travaillant pour une agence de tourisme, il nous propose alors une journée en jeep pour découvrir les environs de San Agustín pour un prix réduit. Après réflexion nous acceptons pour le lendemain. Nous partons donc dès 9h en jeep avec 4 autres français (le hasard !) à la découverte des alentours de la ville. Nous sommes allés visiter les deux autres parcs archéologiques de San Agustín (présentant les mêmes statues que le parc principal), deux magnifiques cascades (Salto de Bordones et Salto del Mortino), et le détroit du rio Magdalena, le plus important de Colombie (Estrecho del Rio Magdalena)dont le débit est impressionnant lorsque sa largeur passe de 15 m à 2,20 m. Nous n’avons pas regretté notre choix puisque nous n’avions pas beaucoup de temps sur place et c’était l’option la plus pratique pour nous afin de pouvoir découvrir les environs avant de repartir. Cependant nous avons trouvé qu’il y avait quand même beaucoup de route dans cette journée, et si nous avons beaucoup aimé les cascades et l’embouchure, visiter les parcs archéologiques nous a semblé un peu redondant.

En bref, nous avons beaucoup aimé cette région de Popayan et de San Agustín, son climat, sa végétation, son ambiance et l’accueil chaleureux des gens ! La ville de Popayan est parfaite pour une petite pause et le parc archéologique de San Agustín est superbe. Le seul regret est de ne pas avoir eu assez de temps pour randonner un peu dans les alentours de San Agustín, car il est vrai qu’il y a beaucoup à faire et à voir dans ce coin ! Mais la Colombie est grande, et d’autres destinations nous attendent… Nous reprenons donc la route, direction la capitale mondiale de la Salsa : Cali.

Quelques adresses utiles, que l’on recommande chaudement (testées et approuvées !):

  • C’est pas souvent mais on recommande chaudement le free tour qui part de l’office de tourisme tous les matins à 10h. Il est animé par l’association « Get up and Go » composée de bénévoles très motivés et qui propose également d’autres activités dans Popayan.
  • Hôtel « La Gaitana » : très bon rapport qualité-prix, accueil chaleureux, chambres propres et au calme, et en plus, le mobilier en bambou (comme nos brosses à dents) donne une ambiance très sympa ! Alors forcément, on recommande. 

Pour finir, en bref et en humour, voici ce qu’on retiendra en quelques mots de Popayan et de ses alentours (mais pas que !):

  • Qui dit changement de pays dit changement de monnaie (et dit aussi qu’on se fait toujours avoir sur le taux de change !). En Colombie c’est le Pesos Colombien, et 1€ = 3358 pesos colombiens. Je crois que niveau facilité de conversion, on touche le fond …
  • Surprise !!! En arrivant à l’hostel de Popayan il est 8h, on réveille le gérant et on se demande si finalement on ne se serait pas trompés de destinations : on est en Israël ou quoi ? La déco, la tenue traditionnelle du gérant, le drapeau… Tout y est !
  • On vous a bien dit que le free-tout était intéressant mais j’avoue qu’on a omis de parler du moment où on a tous eu les yeux qui se fermaient pendant la visite de l’église… Le contre-coup d’une nuit dans le bus finit toujours par arriver!
  • C’est fatigués que nous avons donc choisi de flâner un peu sur la place centrale. Mais pas longtemps … Car au même moment un journaliste radio a décidé de nous interviewer sur nos premières impressions de la ville et de la Colombie en général, et on a pas forcément eu le choix… #potache
  • Nous sommes tombés sur un tournage de série Netflix, ce qui a bloqué une rue entière et ses monuments, impossible donc de les visiter… Alors on attend la sortie de la série avec impatience pour une visite virtuelle, d’après ce qu’on sait elle parlerait de la vie de Simon Bolivar.
  • L’avantage avec les voyageurs au sac à dos européens, c’est qu’on arrive à parler Espagnol, même avec un Allemand ou une Italienne…  Et étant donné notre niveau limité à tous, c’est facile de se comprendre, on se croirait presque bilingues! #chévéré
  • La Colombie victime de son succès ? Nous nous sommes procurés le guide du routard fraîchement sorti il y a seulement 1 petit mois (le 1er sur la Colombie) et déjà nous découvrons des prix bien supérieurs à ceux annoncés. Par exemple pour aller jusqu’au Volcan «Puracé», l’excursion n’est plus de 80000 Pesos mais 130000. Nous avons également calculé le budget pour nous y rendre par nous-même mais ça revenait quasiment au même et c’était bien plus galère. Bref, on espère ne pas avoir cette mauvaise surprise à chaque fois…
  • Découvertes culinaires : petits empanadas frits, jus de Lula et Arepas. Un régal !
  • On a adoré les nouveaux prénoms que se donnaient les transsexuels du voyage Popayan- San Agustin, que des prénoms féminins bien sûr mais mention spéciale pour Chantal, le grand black…

Ju & Bas

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