Episodio 4.2– Bolivia, Torotoro

Après avoir rechargé à bloc les batteries, nous voici partis vers le cœur de la Bolivie et plus précisément sur les traces des dinosaures, direction : Torotoro.

« Quand les dinosaures n’étaient pas d’accord, ils faisaient un tirageausore. »

Nous partons par un bus de nuit (datant probablement des années 1970 mais au moins on était surclassé en « cama » sans trop savoir pourquoi) depuis Sucre pour aller jusqu’à la ville de Cochabamba où nous arrivons à 4h30 du matin. De là, notre mission est de trouver le mini-bus allant jusqu’à la petite ville de Torotoro perdue dans les montagnes… Et ce n’est pas une mince affaire ! Nous avions lu sur internet que beaucoup de personnes ayant fait ce chemin avant nous avaient eu quelques difficultés à trouver cette fameuse navette, et bien nous ne serons pas passé à travers de la légende ! Aucune adresse précise n’est communiquée, et au point « information » du terminal de bus, on nous dessine un mini plan composé de 3 rues sur un bout de papier volant « voilà, c’est là ! ».

Nous marchons alors 20 bonnes minutes en traversant un énooooorme marché où l’on sentait bien qu’avec nos gros sacs et nos têtes de « gringos » on prenait un peu trop de place au milieu de cette effervescence de l’installation matinale des vendeurs. Evidemment, on ne trouve pas ladite navette à ladite adresse… Alors on demande à droite, à gauche et finalement on trouve un mini bus blanc avec deux gars qui rabattent devant : « TOROTORO !! ». Amis voyageurs, si vous comptez vous rendre à Torotoro depuis Cochabamba, sachez que 2 solutions s’offrent à vous :

  • Prendre le mini-bus : Avenida Républica à l’angle avec la Avenida Vallegrande. Un peu plus chère mais plus rapide (35 BOB/pers).
  • Prendre le grand bus : c’est facile on ne peut pas le louper, il y a des dinosaures peints dessus ! C’est environ 1h30 plus long et il ne passe qu’une seule fois par jour. Avenida Republica à hauteur de la Plaza José Cuadros.

Bref, il est 5h30 et nous voici installés dans notre mini bus, tout contents de pouvoir partir « de suite » ! Mais voilà, on est en Bolivie et pas question pour le chauffeur de rouler sans que la navette soit pleine ! Alors on attendra 8h30 que de nouveaux voyageurs se joignent à nous pour pouvoir partir. Quelques 5h de route (que dis-je, de piste de galets et de terre) plus tard, nous voici ENFIN à Torotoro ! On ne vous cache pas que le trajet a été tout de même éprouvant avec la fatigue et le nombre d’heures de route avalées depuis notre départ de Sucre la veille. Ceci dit nous en avons profité pour faire la rencontre de Sylvain et Lucie, un couple de français avec qui le courant passe super bien, on passera nos 2 jours dans le parc avec eux.


Notre premier jour consistera uniquement à aller payer l’entrée du parc (qui est valable 4 jours), repérer l’endroit où le lendemain matin il faut se rendre pour partir avec un guide (obligatoire), et faire quelques courses pour le pique-nique du lendemain. Pour cette dernière chose, ce n’était pas une mince affaire puisque Torotoro est un tout petit village un peu perdu, alors on oublie le fromage et le jambon et on se contentera de pain « maison », de crackers et de thon en boîte. Finalement on apprendra le lendemain qu’en se rendant au « comedor » du village avant de partir (même très tôt le matin), on peut y acheter des sandwichs tout faits ou une sorte de « lunch box » constituée de pâtes, d’œufs durs et de poulet, le tout servi dans… Un sac plastique !

Le lendemain, nous nous rejoignons vers 7h15 avec Lucie et Sylvain à l’endroit où attendent tous les guides. Il faut savoir qu’une fois l’entrée du parc payée, vous devez aussi payer le guide, le prix variant selon le trajet que vous voulez faire. L’objectif de cette matinée est donc pour nous de trouver 2 personnes supplémentaires pour se joindre à nous et ainsi diminuer le coût par personne. C’est ainsi que nous partons au complet (avec deux autres gars français), ce qui nous fait opter pour le choix du circuit le plus chère pour aujourd’hui. Au programme : après un nouveau trajet en mini-bus, balade dans le parc au milieu de formations géologiques curieuses, et initiation à la spéléologie dans les cavernes. On apprendra au cours de cette journée qu’il y a des millions d’années à l’époque des dinosaures, cette région était plate et en bord de mer, d’où les différents reliefs rocheux que l’on peut observer. Pour être honnête, les paysages étaient jolis et c’était marrant de se balader voire de se contorsionner à la lumière de la lampe frontale dans les grottes mais on a trouvé que ça faisait beaucoup de route et d’argent pour la journée passée, surtout avec un guide obligatoire qui ne sert pas à grand-chose (à part dans la grotte bien sûr).

Le lendemain nous ne partons qu’à 4 avec Sylvain et Lucie, on a changé de guide et je crois bien qu’on a plutôt gagné au change ! Il est un peu plus bavard et surtout bien plus intéressant ! On commence la journée directement à pieds, pour partir sur les traces de dinosaures… Grâce à la composition de sol et au climat, les traces de pas de différents dinosaures ont été fossilisés dans la terre. Nous en avons vu plusieurs mais il parait qu’il y en aurait encore beaucoup à découvrir dans la région ! A voir la taille des empreintes on imagine facilement à quel point ils devaient être impressionnants ! Notre guide agrémente cette petite balade d’un peu d’humour en sortant devant chaque trace de pas le dinosaure miniature correspondant à l’empreinte, et… En imitant leur cri ! On s’y croirait presque 😉.

Ensuite direction le grand canyon de Torotoro. D’abord, on le voit d’en haut, et c’est super profond ! Une passerelle a été aménagée ce qui permet d’être quasiment au-dessus du vide, et même si l’on avait vu quelques images avant sur internet, c’est quand même beaucoup plus impressionnant en vrai. On reste un moment à contempler le vide sous nos pieds, ainsi que les rapaces et les perroquets qui y volent, avant de poursuivre notre marche pour aller jusqu’en bas du canyon. Il nous aura fallu descendre beaucoup de marches pour arriver jusqu’au niveau de la rivière. Mais quel paysage tout du long ! Une fois en bas nous passons de rocher en rocher (d’ailleurs, nous soupçonnons notre guide de ne pas nous avoir fait prendre l’itinéraire le plus facile juste pour pimenter un peu la balade, mais qu’importe, on a pris beaucoup de plaisir !) pour arriver jusqu’à une superbe cascade… Bluffant ! Le timing étant de notre côté (on n’est pas partis de très bonne heure ce matin), les autres groupes présents sur le site sont sur le départ et nous ne tardons pas à nous retrouver seuls au fond de ce canyon devant cette magnifique cascade. Alors c’est trop tentant : Justine enfile son maillot de bain, et c’est parti pour un petit bain agrémenté d’un « jet massant » plus que puissant (on en perdrait son maillot de bain !) sous la cascade, quel plaisir !

Après être restés profiter seuls un long moment de cette nature sauvage, il nous faut maintenant remonter ! Le guide nous propose pour une petite participation supplémentaire un retour par un autre chemin que les marches pour « mucha aventura ! », alors on accepte ! On passe alors par la rivière où l’on escalade quelques rochers et où l’on met les pieds dans l’eau, puis on remonte par un chemin plus « sauvage », d’où l’on pourra même observer des bassins naturels au loin. Cette journée était vraiment géniale, on peut dire qu’on en a pris plein les yeux (et les jambes !) du début à la fin !

Pour conclure, après avoir pas mal hésité à faire le détour jusqu’à ce parc (notre temps n’étant pas extensible alors que nous avons envie de voir encore beaucoup de choses), nous ne regrettons pas d’y avoir mis les pieds. Premièrement, la seule deuxième journée en valait vraiment la peine à nos yeux, et deuxièmement comme on le dit souvent, les rencontres participent au fait qu’on se sente bien dans un endroit, et nous sommes très contents d’avoir fait la connaissance de Sylvain et Lucie avec qui d’ailleurs nous partons désormais pour : La Paz !


Pour finir, en bref et en humour, voici ce qu’on retiendra en quelques mots de Sucre et ses alentours (mais pas que !):

  • Ici à Torotoro, et d’ailleurs plus ou moins en Bolivie, il ne faut pas être pressé lorsque tu es au resto ! Une petite heure minimum pour une  pizza et une assiette de pâtes. Patience, c’est les vacances ! 
  • Quel plaisir d’arriver dans un restaurant ou la carte propose autant de choix. Mais bienvenue à Torotoro … « ¡No hay! Solamente pizza, burgers y pastas.”, nous annonce le jeune serveur d’environ 13ans. En gros, seulement 1/5 de la carte. #cetaitdrôle
  • Rêver de pâtes carbo et se retrouver avec toute une famille à manger le repas du midi, la aussi, bienvenue à Torotoro ! Et avec le journal TV svp … #cetaitmoinsdrôle
  • La télévision est partout en Bolivie ! On ne vous parle pas d’écrans plats évidemment mais de vieilles télés, hyper larges, mini écran, image qualité années 1990… Du terminal de bus à l’accueil de l’hostal en passant par le kiosko ou la salle de restau, la télé c’est TOUT LE TEMPS. Et parfois même, les jours de chance, on a le droit au super combo « radio-télé » en même temps !
  • «Mar para Bolivia» (une mer pour la Bolivie). Au début on trouvait ça top cet esprit quelque peu « solidaire » de l’ensemble de la population Bolivienne afin de réclamer un accès à la mer. On vous avoue que d’entendre cela tous les jours nous fatigue un peu maintenant … Car c’est vraiment tous les jours qu’il y a des infos à se sujet, une manif dans la rue, un défilé d’école, un jour férié, etc. Pour au final, et d’après nos amis Chiliens, un beau « kedale à manche courte ». #quinetenteriennarien
  • On ne choisit pas toujours avec qui on part en excursion : entre autre, un Français un peu « relou », qui à fini par se perdre dans la grotte. #lol #leboulet
  • Ils sont fiers d’avoir un taux de chômage faible en Bolivie, et on comprend pourquoi : des petits boulots partout comme par exemple : payer un guide, et un chauffeur pour le parc ! Pourquoi le guide ne conduit pas ? Et le chauffeur t’attend plus de 2h le matin (temps de la rando), puis 1h le midi (temps du repas) puis à nouveau 2h l’après-midi (temps de rando à nouveau) pour honnêtement pas beaucoup de temps de route.
  • Malheureusement, pas de WC dans les bus Boliviens, et même sur un trajet de plusieurs heures. Alors l’arrêt pipi se fait au milieu de nulle part et c’est franchement chouette de tous faire pipi ensemble sans arbres ou petits buissons pour un peu d’intimité. #plaisirdoffrir

Ju & Bas

2 commentaires Ajoutez le votre

  1. jeanneteau dit :

    Après lecture de ce nouvel article :
    Patience ! Avec le temps, l’herbe devient du lait.” proverbe chinois
    A méditer !!!
    Bisous
    Sandrine

    1. les Raine du voyage dit :

      Ah ces Chinois, pas toujours facile de les comprendre !
      Mais merci Sandrine pour tes commentaires toujours aussi pertinents (on pense) l’un que les autres.
      Un beso desde el Perù.

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