Episodio 3.2 – Chile, Santiago y Valparaiso

Après Conce et Talca, nous continuons notre route chilienne par une étape que nous attendions avec impatience, direction la capitale et sa célèbre voisine : Santiago & Valparaíso.

« Le monde du partage devra remplacer le partage du monde. » – Claude Lelouch

Nous arrivons à Santiago un jeudi soir où Martín nous attend chez lui. Nous l’avions rencontré grâce au couchsurfing au mois d’octobre dernier lorsqu’il était venu passer une nuit chez nous à Angers avec son amie Barbara. Cette fois ce sont nous les vacanciers et c’est avec beaucoup de générosité qu’il nous ouvre les portes de sa magnifique maison pour 1 semaine entière !

Nous prévoyons de partir ensemble passer le week-end à Valparaíso, ce qui nous laisse 5 jours pleins pour découvrir tranquillement la capitale et passer de bons moments avec notre hôte. Comme la cuisine est super équipée et que Martín adore la gastronomie française, nous en avons profité pour tenter plusieurs recettes en fonction des ingrédients que nous avons pu trouver… Et ces dîners étaient à chaque fois source de beaucoup d’échanges, de rires et de découvertes autant pour nous que pour lui. Entre autres, toujours la prononciation de quelques mots (dans les deux sens car Martín parle un peu français !), les styles musicaux de nos pays, la façon de danser en discothèque, comment draguer au Chili, ou encore « c’est quoi un « bof » en France » ?! Nous avons donc beaucoup ri, mangé, discuté et profité du confort de la maison (avec piscine 😊) … Et c’est donc tout naturellement qu’il nous semblait important de commencer cet article par parler de tout ça… Car il est certain que sans Martín que l’on tient encore à remercier chaleureusement, notre séjour n’aurait pas eu la même saveur !


  • Santiago

Evidemment nous ne nous sommes pas contentés de flâner, de manger dans de bons restau’ et de boire du bon vin (quoi que, on ne s’est pas mal fait plaisir quand même…), nous avons également : sillonné les rues de la capitale, visité des musées, découvert différents quartiers et leurs « cerros », et randonné (oui oui, randonné !). On vous détaille tout ça …

Musées 

  • Musée d’art précolombien : très intéressant, il nous a permis de découvrir les différents arts ancestraux culturels de l’Amérique du Sud à son époque pré-colombienne. On y a découvert notamment de magnifiques sculptures riches de détails, tissages andins et bijoux. L’avantage c’est qu’en téléchargeant l’application mobile du musée nous avons pu disposer de nombreuses explications en français.
  • Mémorial « Londres 38 » : Il s’agit davantage d’un lieu de mémoire plus que d’un musée à proprement parler. Ici, en plein centre de Santiago se visite une maison ayant servie de lieu d’interrogatoire et de torture sous le régime de la dictature de Pinochet, entre 1973 et 1975. L’endroit est laissé « tel quel », il n’y a eu aucune rénovation, l’entrée est gratuite et on parcourt seuls les différentes pièces. Quelques explications aux murs, une vidéo et des témoignages jalonnent la visite. Pour nous qui ne connaissions pas beaucoup cette partie de l’Histoire du Chili, ça nous a saisit… Nous découvrons avec effroi le nombre incroyable de vies brisées, ici, et ailleurs, en plein cœur d’une capitale, en toute impunité puisqu’à ce jour aucun procès n’a encore eu lieu.

Les différents quartiers

Santiago est composée de quartiers aux architectures et ambiances bien distinctes où de nombreux édifices du XIXe siècle plus ou moins bien entretenus se situent non loin de gratte-ciels étincelants.

  • On y trouve en plein cœur la Plaza de Armas : il s’agit de la place centrale de Santiago, qui pourrait être agréable si elle n’était pas remplie de vendeurs à la sauvette et de rabatteurs vous offrant leurs services pour visiter la ville. Plutôt jolie, cette place est composée de petites allées ombragées et fleuries en son centre ainsi que de beaux édifices sur tout le tour. Parmi ces derniers la Cathédrale Metropolitana qui, même si l’on n’est pas croyant vaut le coup d’œil !! On y trouve également la casa Colorada, une demeure coloniale rouge datant du XVIIIe siècle. Toujours en rénovation, nous n’avons pas pu la visiter. On peut aussi voir à quelques coins de rue le Palacio de la Moneda, qui est le siège de la présidence Chilienne. Bel édifice néoclassique conçu à la fin du XVIIIe siècle par un Italien. En ce qui concerne la nourriture, nous aurons mangé un midi sur le pouce des Empanadas chez Zunino, endroit connu des habitants du coin, juste à côté du grand Mercado Central, où l’on vous conseille de jeter un œil également pour ses nombreuses étales de poisson.

  • Bellavista : On y trouve la fameuse maison de Pablo Neruda « La Chascona », que nous n’avons pas visité, ainsi que la Vierge qui domine la ville depuis le sommet du Cerro San Cristóbal. Ce dernier est en fait le parc le plus grand de la ville avec plus de 700 ha. Des téléphériques et un funiculaire permettent d’en découvrir les différents secteurs mais on peut aussi y monter à pieds (env. 40mn). Le sommet offre une vue panoramique sur l’ensemble de Santiago. On vous avouera que de l’avoir fait après le Cerro Pochoco n’était peut-être pas très judicieux, mais on a tout de même apprécié la vue. La statue de la « Virgen de la Inmaculada Concepción » haute de 14m se dresse sur le sommet à l’extrémité du parc. Nous apprendrons que les nombreux bancs installés à ses pieds ont accueilli les fidèles venus assister à la messe en plein air célébré par le Pape Jean Paul II en 1984. Mais Bellavista est avant tout synonyme de « Carrete », qui signifie vie nocturne, et elle porte bien son nom car la fête y bat son plein jusqu’à l’aube. Mais à notre plus grand regret, nous n’aurons pas eu le temps d’y faire la fête et surtout d’observer la jeunesse Chilienne danser.

  • Barrio Brazil et Yungay : Deux paisibles quartiers que nous avons sillonné à pieds, et qui méritent la visite. Aux antipodes de ce que l’on a rencontré dans le centre d’affaire (hauts gratte -ciels, rues impeccables et petites places verdoyantes), ces 2 quartiers regorgent surtout de maisons délabrées aux nombreux (et très jolis !) graffitis colorés, d’authentiques marchés en plein air et de bon nombre de petits restaurants de cuisines du monde. Nous avons d’ailleurs mangé dans les anciens locaux d’un salon de coiffure français, endroit que l’on recommande chaudement (Adresse : Peluqueria Francesa) même si on l’avoue, le prix des assiettes est un peu élevé. En bref, nous avons apprécié la grandeur d’antan de ces rues malgré une chaleur difficilement supportable passé 14h qui nous a poussé à quitter les lieux.

  • Cerro Santa-Lucia : On y monte facilement à pieds (env 25 mn) et la vue au sommet offre un 360° sur la ville de Santiago. Moins haut et nettement plus petit que son voisin « San Cristóbal » y monter vaut cependant vraiment le coup ! En plus de la vue nous avons apprécié nous y balader car il regorge de petits jardins et fontaines, c’est super joli et agréable.

Randonnées 

  • Cerro Pochoco : Sur les conseils de Martín nous avons pu sortir un peu des sentiers battus pour monter au Cerro Pochoco, haut d’environ 1850 mètres. L’avantage est qu’il est possible depuis la ville en prenant un micro puis en marchant un peu le long de la route (ou en prenant un taxi pour les moins courageux ou les plus pressés) de se rendre au départ du sentier de randonnée. Pratique, mais pourtant méconnu des touristes (merci Couchsurfing !). A partir du début du sentier il faut compter normalement 2h de monter et il en faut autant pour la descente étant donnée la pente importante et la qualité du « sentier » composé de terre (et donc de beaucoup, beaucoup de poussière) et de pierre. Il est facile de s’y perdre car des chemins partent de partout pour aller sur d’autres cerros, et ça glisse énormément ce qui nous aura valu quelques acrobaties lors de la descente ! A l’aller le chemin monte du début à la fin, on sillonne entre les cactus et les pierres sur un terrain aride, sans un coin d’ombre. Avec cette chaleur accablante, même si nous sommes partis de bon matin nous buvons énormément d’eau… Beaucoup plus que ce dont nous avions l’habitude jusqu’à présent et ainsi, au 2e mirador avant l’arrivée (il nous restait environ une bonne demi-heure de montée) nous sommes à cours d’eau ! A contre cœur mais raisonnablement nous décidons donc d’arrêter là notre ascension, on ne voudrait pas risquer une déshydratation surtout qu’il nous faut encore le temps de redescendre ! L’avantage c’est qu’on a rapidement pris de la hauteur et on a déjà pu savourer une vue incroyable sur Santiago d’un côté, et la Cordillère des Andes au loin de l’autre… Et finalement d’après Martín la vue depuis le 2e mirador, c’est la meilleure… Ouf, on n’a rien loupé !

  • Monastère Benedictino Santisima : Ce n’est pas réellement une randonnée à proprement parler mais plutôt une balade qui monte un peu ! Nous y sommes allés à la suite du Cerro Pochoco (après avoir acheté de l’eau!) mais malheureusement à l’heure à laquelle nous sommes arrivés le monastère était fermé. Cela ne nous a pas empêché d’admirer encore une fois une jolie vue sur Santiago et on y aura fait la rencontre d’un jardinier fort sympathique. Ce dernier nous a expliqué comment se préparent les « tunas », fruit du cactus qu’il était en train de récolter, nous en a fait goûter et nous en a offert une dizaine prête à manger ! Hummmm

Bref, nous avons adoré Santiago ! Nous avons aimé son contexte de ville coincée entre la Cordillère des Andes et la Cordillère del Mar, permettant de voir les montagnes depuis n’importe quel endroit de la ville. Nous avons apprécié nous y balader, y prendre du bon temps et être à proximité de tout plein de belles rando … Nous n’avons pas eu le temps d’en faire beaucoup mais on se le dit : il y a tant à faire à Santiago qu’on y reviendra un jour …


  • Valparaíso 

Nous avons passé un week-end à « Valpa », en compagnie de Martín. Cette ville à seulement 2h de route de la capitale est pourtant tellement différente… Bien plus authentique diront certains, bien plus pauvre diront d’autres, pour nous ce sera un mélange des deux. Nous avons apprécié nous y balader, arpenter les différentes ruelles escarpées, colorées, aux murs décorés de graffitis par dizaines, tantôt abstraits, tantôt humoristiques, pacifiques, dénonciateurs… Un musée à ciel ouvert dans lequel on ne compte pas les kilomètres marchés, ni le nombre de montées et de descentes parcourues. En effet la ville se compose de nombreux cerros, et si certains se montent à pieds, d’autres sont également accessibles par les fameux funiculaires, emblèmes de la ville.

Notre séjour s’est essentiellement composé de longues balades sur les différents cerros depuis lesquels nous avons pu pleinement profiter de beaux panoramas sur les petites maisons colorées des collines et sur le port. Etant donné une fois de plus la chaleur durant la journée (bon ok, c’est un peu une excuse !), nous avons aussi fait plusieurs haltes « bar » et « restaurant », notamment sur cerros « bellavista » et « alegre ». De nuit, on y voit toutes les petites lumières de la ville s’allumer, et c’est plutôt agréable accompagné d’un bon petit « pisco sour », un cocktail d’Amérique du Sud !

En bref, en tant que touristes nous avons adoré notre escale à Valparaíso mais il ne faut pas oublier que c’est une ville qui est malheureusement aussi réputée pour sa délinquance et sa pauvreté que nous avons déjà pu remarquer en nous limitant aux cerros « touristiques ». Alors pour quelques jours, nous le recommandons sans hésiter mais pour y vivre, c’est peut-être une autre histoire …


Pour finir, en bref et en humour, voici ce qu’on retiendra en quelques mots de Santiago et Valparaiso (mais pas que !):

  • Pendant que nos amis font les soldes d’hivers nous avons profité des soldes d’été dans un centre commercial de Santiago !
  • Le vocabulaire français de Martín s’est agrandi grâce à nous avec entre autres : « on va grave kiffer », « je suis pas un bof », « la coupe mulet c’est carrément dégueulasse ». Bref, on sait aller à l’essentiel quoi !
  • A Santiago il y a des mecs qui se pensent indispensables… C’est un concept : ils « t’aident » à trouver une place et/ou garer ta voiture… Et en échange ils attendent une pièce ! Parfois ça peut être justifier, et parfois… Pas du tout ou sinon ça veut dire que tu ne sais vraiment pas te garer !
  • Il y a aussi beaucoup de personnes qui te nettoient la voiture et qui en attendent une pièce. Globalement c’est assez bien fait mais on est aussi tombé sur un mec qui lavait avec… Sa salive ! Beurk !!
  • Le saviez-vous ? La fameuse chanson « La cucaracha » (qui désigne également un pas de danse de salsa) signifie en fait « le cafard » … Et oui, nous avons donc appris le reste du refrain avec beaucoup d’intérêt (on vous la chantera, promis !).
  • Après avoir tenté de cuisiner une tartiflette avec un fromage chilien, on vous le confirme c’est officiel : une tartiflette sans reblochon, non, c’est pas une tartiflette !
  • Au Chili, quand tu es en soirée et que tu veux draguer une fille qui est avec une copine, il faut être aussi 2 gars… Sinon ce n’est pas bien vu car la fille devra lâcher sa copine… C’est donc logiquement 2 fois plus compliqué !
  • En discothèque les pas de danse sont très différents de la France où l’on se contente, avouez le, de se dandiner en mettant les bras en l’air… Ici c’est une véritable chorégraphie de mîmes qui s’opère, car chaque pas de danse mime une action de la vie quotidienne : « je conduis », « je fais de la mayonnaise », « on se passe une balle invisible »… Entre autre sur la célèbre musique « despacito », ça vaut le détour !
  • Nous avons pour la première fois manger du fromage français : quel plaisir !!! A Santiago il existe un bar tapas « Les dix vins » dont le jeune gérant est français. On peut y déguster des planches de fromage avec du vin français ou chilien, au choix. Bon, le prix est juste au moins le double de ce qu’on trouve en France, alors pas question d’en perdre une miette !
  • Ce petit bar nous a permis de tester la connaissance du serveur en termes de fromage français : « Comment s’appelle ce fromage SVP ? », « Je ne me souviens plus du nom, mais c’est un fromage de vache »… Merci !

Ju & Bas

4 commentaires Ajoutez le votre

  1. Myriam cochard dit :

    Cela fait « muy chaud en el corazon » de vous suivre. Un poco de francès y un poco de espanol
    Bisous
    Patricio y Maya

    1. les Raine du voyage dit :

      Super! Merci de nous suivre depuis la Touraine … Saludos, abrazo.

  2. jeanneteau dit :

    Qu’en pensez-vous ? Bisous de Sandou !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

    LE CONDAR DES ANDES * ET LES RAINE DU VOYAGE !!!

    Maître Condor des Andes, sur un arbre perché,
    Tenait en son bec un fromage (camembert où cousteron ?).
    Les Raine du voyage, par l’odeur alléchés,
    Leur tint à peu près ce langage :
    Et OLA , Monsieur le Condor des Andes,
    Que vous êtes bonito ! que vous nous semblez beau !
    Sans mentir, si votre ramage
    Se rapporte à votre plumage,
    Vous êtes le Phénix des hôtes de ces montagnes.
    À ces mots le Condor des Andes ne se sent pas de joie,
    Et pour montrer sa belle voix,
    Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie (camenbert où cousteron ?).
    Les Raine du voyage s’en saisisse, et dirent : Mon bon Monsieur,
    Apprenez que tout flatteur
    Vit aux dépens de celui qui l’écoute.
    Cette leçon vaut bien un fromage sans doute.
    Le Condor des Andes honteux et confus
    Jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus.

    * Le condor des Andes ( Le Vultur gryphus, appelé aussi le condor des Andes est considéré comme l’oiseau national du Chili, il apparaît ainsi sur le blason de la nation.)

    Fable « piquée » à Jean de La Fontaine

    1. les Raine du voyage dit :

      Excellent ! On approuve cette fable de la Sandou. 🙂

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