Episodio 7.2 – Colombia, Trek Paramillo del Quindio

Au programme, 3 jour de trek avec Karine, une française rencontrée lors de notre bref séjour à Cali. L’objectif est de faire un aller-retour jusqu’à un volcan situé à plus de 4700m d’altitude : le Paramillo del Quindio.

« Tous les hommes pensent que le bonheur se trouve au sommet de la montagne alors qu’il réside dans la façon de la gravir. » – Confusius

Impossible (parait-il) de réaliser ce trek sans passer par une agence. Plusieurs propriétés sont sur le chemin du trek ce qui rendrait le passage interdit sans présence d’un guide. Ceci dit selon nous, honnêtement  ce trek doit être faisable en autonomie car il est difficile de se perdre si vous êtes accompagnés d’une carte ou même d’un GPS tel que Map’s me. En ce qui nous concerne, nous avons fait jouer la concurrence, mais aussi nos contacts pour avoir des avis. Sans trop hésiter notre choix s’est finalement porté sur la petite agence Rutas de Montana pour deux raisons : elle nous a été recommandée par d’autres voyageurs que nous avons croisé auparavant mais aussi c’est clairement la moins chère de Salento. Nous n’avons pas été déçus par cette agence gérée par un couple très pro et fort sympathique ! Pour info, l’agence Rutas de Montana, comme les autres, proposent d’autre treks, sur 2, 4 ou 5 jours.

  • Jour 1 : de la Vallée Cocora à la finca Primavera.

Le premier jour nous commençons par refaire en sens inverse toute la deuxième partie de la randonnée de la vallée de Cocora que nous avions déjà expérimentés: on repasse donc dans la boue, puis sur les ponts de singe. Ensuite nous bifurquons et c’est là que les choses sérieuses commencent : nous montons  pas moins de 1500 mètres de dénivelé positifs avec les gros sacs sur le dos et les pieds dans la boue… Physiquement c’est dur, mentalement, c’est pire : il faut être patients, agiles, sportifs… Et l’on se dit que ce n’est que le premier jour ! Je pense qu’on est passés par tous les stades : la détermination, l’agacement, l’émerveillement, le rire, la colère, l’incompréhension… Mais très honnêtement on a quand même cru que Karine, notre amie au carma douteux, pleine d’humour et de franchise allait baisser les bras avant la fin de la journée, découragée par l’état du sentier !

Heureusement il fait beau, Jonathan notre guide nous dit que nous avons beaucoup de chance car ça faisait longtemps qu’il n’y avait pas eu aussi grand soleil et que lorsqu’il pleut, il y a encore plus de boue (ha bon, c’est possible ?!). Après une pause déjeuner nous sortons de la forêt surnommée « le bosquet des nuages » où reigne une ambiance mystérieuse mais forte agréable en raison de la brume des chants d’oiseau qui raisonnent dans le calme. Désormais nous évoluons sur un plateau plus désertique au milieu de petites plantes endémiques appelées « Frailejones », plutôt étranges elles sont toutes petites et molles. Il est vrai que même si nous avons (toujours) les pieds mouillés dans la gadoue, il faut avouer que le paysage est saisissant, surtout quand les nuages qui sont arrivés entre temps décident par intermittence de se dissiper pour nous laisser admirer le panorama grandiose ! Après environ 7h30 heures de marche et pas moins de 15 kilomètres marchés nous arrivons à notre refuge pour la nuit : la finca Primavera.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la vie ici est « rustique » ! Une mère de famille y vit seule avec son fils âgé de 5 ans, Sebastian, qui est loin d’être timide … Il y a une douche froide, l’électricité seulement 2h par jour et la famille mêlée aux randonneurs se regroupe dans la cuisine, unique pièce chauffée de la maison (au feu de bois) dans laquelle on fait aussi à manger pour tout ce petit monde. Nous sommes clairement admiratifs de ce mode de vie qui force au respect pour cette super maman débrouillarde ! Après un bon repas servi très tôt puisque l’on vit surtout à l’heure du soleil, nous partons nous coucher, tous les quatre avec le guide dans le même dortoir, emmitouflés dans pas moins de 3 épaisses couvertures !

  • Jour 2 : de la finca Primavera au Volcan Paramillo del Quindio

Le deuxième jour nous commençons par marcher sous un ciel couvert pour aller jusqu’au pied du volcan. Il y a toujours de la boue, peut-être un peu moins, mais au moins nous avons pu laisser nos gros sacs au refuge pour la journée. Au fur et à mesure de notre progression nous percevons le volcan et son cratère, ou du moins ce qu’il en reste puisque lors de sa dernière éruption il y a très longtemps (le volcan est aujourd’hui considéré comme endormi) l’activité était tellement intense que ça a détruit toute une partie du cratère aujourd’hui ouvert en demi-cercle. Le paysage est superbe mais malheureusement la pluie s’en mêle et le temps se bouche peu à peu à mesure que nous sommes trempés. Cela ne nous empêche pas pour autant de descendre jusqu’au cratère, et pour l’atteindre nous traversons un lieu inédit, encore jamais vu : nous sautons d’îlots flottants en îlots flottants recouverts d’herbe et de petits champignons. Sous nos pieds un lac très profond, prenant parfois des couleurs jaunâtres ou bleutées à cause du souffre et des minéraux environnants… On se croirait alors dans un monde imaginaire ! Il pleut toujours mais on est heureux d’être arrivés jusque-là. Nous faisons une petite pause au cœur du cratère, les pieds dans le sable, au pied de la dernière ascension qui monte à quelques 400 mètres plus haut. Là, le guide nous prévient que le temps est de plus en plus mauvais, que ça ne va pas s’améliorer et qu’avec toute l’eau qui tombe l’ascension sera quoi qu’il arrive très difficile, voire dangereuse. En effet le sol sablonneux mouillé va s’accumuler sous les semelles de nos chaussures et ainsi rendre la progression plus périlleuse. On se concerte donc un moment, partagés entre l’envie d’aller jusqu’au bout pour le défi que ça représente, et la raison qui pousse à rebrousser chemin. Finalement nous décidons (forcément avec quelques regrets) de faire demi-tour puisque si tenté que l’on arrive jusqu’au sommet nous serions dans les nuages, et donc ne verrions rien de plus qu’actuellement au cœur du cratère.

Nous rejoignons donc le refuge pour passer la deuxième nuit, non sans quelques belles glissades dans la descende qui mène à la finca. Une journée d’environ 7h de marche avec peu de dénivelé (environ 600 m positif et négatif) comparé au jour précédent et pas mois de 20 km marchés. 

  • Jour 3 : de la finca Primavera à la Vallée Cocora.

Le troisième et dernier jour, nous nous levons sous une pluie battante qui ne cessera pas jusqu’à plus de 3h après notre départ. Le but de la journée est simple : rejoindre le point de départ et donc repasser par le même « chemin » boueux. La montée était physique mais la descente est, comment dire… Artistique ? Après plusieurs chutes et des chaussures de couleur unie « noire boue », c’est creuvés mais soulagés que nous arrivons à bon port suite à 7h heures marchées sur un chemin en pire état qu’à l’aller (ha oui, finalement c’était possible) !

En bref, ce trek nous laisse une impression mitigée : l’état du sentier et la météo nous ont vraiment rendu les choses difficiles, mais les paysages étaient vraiment beaux ! Pour la première fois depuis le début de notre voyage nous voyons la limite de nos chaussures, pas adaptées pour autant d’humidité, d’autant plus sur sol glissant. Mieux vaut donc être bien préparé, tant dans l’équipement que physiquement et moralement pour ce genre d’effort. Mais une chose est sûre c’est qu’une expérience pareille ne peut que nous être bénéfique pour d’autres treks à venir !


Pour finir, en bref et en humour, voici ce qu’on retiendra en quelques mots du trek Paramillo del Quindio et ses alentours (mais pas que !):

  • Aucunes certitudes, mais au réveil du deuxième matin plusieurs indices nous laissent penser que notre guide aurait invité une personne (homme ou femme?) dans son lit durant la nuit : Deux oreillés, des chuchotements, et plusieurs allées et venues … Bref, l’enquête nous amène a deux hypothèse il trompe sa petite amie, soit il est somnambule. Mais l’idée qu’il trompe sa femme est clairement plus marrante et excitante ! Elle nous occupera pendant un bon moment de la journée,jusqu’au moment où il nous avoue au détour d’une conversation  qu’il a fait une insomnie car il avait trop dormi en rentrant du trek avant de manger… Info ou Intox?
  • Tomber une fois à cause de la gadoue, c’est pas cool, tomber deux fois, c’est vexant, la troisième fois c’est redondant et la quatrième… On jette le sac à terre, on gueule un bon coup tout seul pendant que les autres rigolent dans leur moustache et puis… Bah on continue d’avancer jusqu’à la cinquième !
  • Rêver toute la journée (la dernière en l’occurrence) d’un bon restau … Et y être pour de bon ! Oh le régal …

Ju & Bas

Un commentaire Ajoutez le votre

  1. Cochard Myriam dit :

    Les bains de boue cela est bon la peau dit-on ???
    Besos
    Maya

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