Nous quittons la région d’Uyuni avec de belles images plein la tête mais aussi avec un peu de fatigue accumulée. Ainsi nous nous accordons une pause dans la paisible et belle ville de : Sucre.

« Mieux vaut se perdre, que de ne jamais partir. » – Proverbe Bolivien.

En effet, c’est fatigués que nous arrivons au petit matin (5h) au terminal de bus de Sucre sous une pluie battante. Or et malheureusement pour nous, nous ne pouvons obtenir notre chambre avant 14h. Nous décidons après 2h passés au terminal de rejoindre le centre afin de se poser dans un bar en attendant midi et de se balader un peu dans la ville. Au programme des 4 jours ici, visite de la ville et surtout REPOS ! Et Sucre nous semble au premier abord parfait pour recharger les batteries… On ne se sera pas trompé !

En quelques mots, Sucre située à 2750 m d’altitude appelée également « la ville blanche » est une ville inscrite au patrimoine mondiale de l’Unesco, et c’est aussi la capitale de la Bolivie. Et cela nous a d’ailleurs questionné. Ce n’est pas La Paz ? Il y a donc deux capitales en Bolivie ? Bref, on s’y perd un peu … Pour faire simple, La Paz est la capitale administrative du pays. Quant à Sucre, elle a su garder jusqu’à présent son statut de capitale juridique de la Bolivie. Et nous avons appris que depuis l’élection d’Evo Morales, de nombreuses tensions divise le pays en deux, ce qui pousse Sucre à revendiquer plus que jamais ce rôle.

Pour nous évidemment cela n’a pas beaucoup d’importance et ne nous empêchera pas de profiter de nos quelques jours ici. Se balader dans la ville est déjà une chose à faire en soit. La « Plaza 25 de Mayo » centrale est très agréable, entourée de très beaux bâtiments. Les rues adjacentes sont aussi typiques avec leur architectures mélangeant style locale et style colonial, et il est très agréable de faire une petite pause dans un des nombreux patios que l’on trouve facilement lorsque l’on franchit une porte. Les façades souvent blanches sont à l’origine du surnom de « ville blanche » de Sucre qui ne doit pas son nom à l’aliment mais à un maréchal s’étant battu pour l’indépendance de la Bolivie !

Le marché de Sucre vaut également le détour. Pour nous qui ne sommes pas en Bolivie depuis longtemps nous découvrons cette culture du marché présente dans de nombreuses villes latino-américaines. Des centaines d’étales, et tout y est à vendre ! Ici les fruits, là les légumes, ailleurs la viande (à l’air libre bien sûr !), les céréales, les fleurs, les épices, les fromages, le pain, les jus de fruits, la quincaillerie, les produits ménagers et même un rayon d’énoooormes gâteaux à la crème ! A l’étage des dizaines de femmes « rabattent » et se tirent dans les pattes pour te faire manger dans LEUR stand. Sauf que toutes ont les mêmes menus au même prix alors… Il faut y aller au feeling ! Nous aurons tout de même mangé des plats locaux pour la modique somme de 2,60€, un « picante de poulet » (un peu trop « picante ») et un « chorizo » (saucisse) !

Un soir nous retrouvons un couple de bloggeurs parisien, Albane et Christophe pour aller voir un spectacle de danse typiques boliviennes. Un chouette moment qui se sera prolongé autour d’une bonne bière puis d’un repas partagé ensemble et en terrasse dans un charmant patio le lendemain midi. L’occasion de partager nos expériences respectives et deux trois conseils, eux descendant l’Amérique du Sud et nous la remontant !

Nous avons également visité le Monastère San Felipe Neri, constitué d’un très beau cloître sur 2 étages. On peut aussi monter en haut sur les terrasses et même jusqu’en haut du clocher. La vue sur la ville y est magnifique ! Et c’est suivant les conseils du « guide du routard » nous avons visité le couvent de Santa Clara. Le cloître était beau mais la visite était vraiment trop axée « religion » pour nous, avec un guide (obligatoire) nous décrivant chaque tableau religieux… Un peu long tout ça !

Notre dernier jour nous sommes montés jusqu’en haut du mirador de la Recoleta offrant une magnifique vue d’ensemble sur la ville blanche et les montagnes à l’arrière. Nous y sommes restés un bon moment, le temps semblant s’y être arrêté. Nous y étions au moment de la pause midi de l’école donnant sur la petite place, l’occasion de voir les jeunes en uniforme s’accorder un peu de bon temps ! Un joyeux mélange de gars qui jouent au foot, de filles qui papotent sur les bancs, et de groupes faisant leurs devoirs au dernier moment… Finalement, c’est assez semblable à la France, non ?

En bref, nous avons passé quelques jours très agréables à Sucre, une ville assez grande pour proposer des choses à voir, et à visiter mais qui se visite entièrement à pieds et qui est à l’écart de l’agitation que l’on pourrait trouver dans d’autres grandes villes. Nous avons fait le choix de rester dans le centre même de Sucre, mais si vous avez l’occasion d’y aller et que vous avez du temps il y a aussi beaucoup de choses à visiter dans les alentours. Finalement pour nous, après s’être bien reposés, maintenant nous partons pour Torotoro randonner !

Pour finir, en bref et en humour, voici ce qu’on retiendra en quelques mots de Sucre et ses alentours (mais pas que !):

• Premier arrêt pipi dans un terminal de bus : Justine découvre « La politesse aux toilettes selon les Boliviennes » : je ne fais pas la queue mais je saute sur la première porte qui s’ouvre, je suis tellement impatiente que quand j’entends la chasse d’eau je frappe à la porte pour que tu t’habille plus vite, et quand tu ouvres la porte je ne te laisse pas sortir, il faut d’abord que je rentre pour être sûr que personne ne passe avant moi !!! Bref, mieux vaut être MEGA ZEN !
• Le prix de la vie en Bolivie : c’est simple tu dors pour 6€/pers et tu manges pour 2,50€ /pers, autant dire que ça ne vaut plus le coup de faire ses courses !
• Bon, on a quand même trouvé du reblochon alors on s’est senti obligé de faire une tartiflette… Quel kiffe !!
• Après les toilettes et le prix de la vie, on découvre aussi les bus Boliviens : l’odeur, le siège cassé, les fenêtres qui ne ferment pas ou ne s’ouvrent pas ça dépend, 4 personnes pour 2 sièges, et les femmes qui déménagent toutes les couvertures de la maison donc on ne peut plus passer dans le couloir ! Pas de toilettes et les numéros des sièges sont bien évidemment « aléatoires » puisque les gens semblent s’assoir où bon le semble… Quand ils ont payé un ticket bien sûr ! #cestgénial
• La Bolivie est un pays encore très ancré dans la tradition, et ça se voit notamment au style vestimentaire : les femmes sont en jupes longues (plusieurs épaisseurs), recouvertes d’un tablier, de grosses chaussettes sur les jambes et des chaussures ouvertes. La grande majorité ont la même coiffure : deux longues tresses agrémentées de pompons en leurs bouts, et la tête coiffée d’un chapeau.
• La faute à la bière artisanale ou au repas sur le marché du midi ? Peu importe, Justine aura passé une super nuit sur les toilettes ! Evidemment elles étaient dans une cabane au fond du jardin… Pratique ! Mais bon « la cabane au fond du jardin, on y va quand on a besoin… « .
• Ambiance garantie dans les terminaux de bus Boliviens : les hommes et les femmes crient le nom des destinations de leur compagnie de bus et te demandent sans cesse ou tu veux aller… C’est assez drôle bien que parfois un peu épuisant… « Potosi, Potosi, Potosi », « Santa Santa Santa Crrrrrruz » (tout est dans le roulement du R !), « CochaBAAAAAAAAAMba » …

Ju & Bas