Après une longue journée de transport et d’attente, un KFC difficile à digérer et un dernier trajet de nuit en direction de la côte Pacifique, nous voici enfin arrivés au petit matin dans la petit bourgade de : Canoa.
« Être en vacances, c’est n’avoir rien à faire et avoir toute la journée pour le faire. » – R. Orben.
Nous avons décidé de nous accorder un peu de vacances ! Et oui, on peut bien se la couler douce quelques jours et profiter de la présence des copains pour les faire bosser un peu. Alors, nous avons laissé la plume pour cet article à Alice & Axel. Et autant dire qu’on a plutôt bien fait ! Merci les copains… 🙂
« Panes panes panes paneeees ! ». C’est par ce cri inattendu, poussé par une voix nasillarde que nous nous faisons réveiller de notre nuit dans le bus qui dévale les hauteurs pour se rapprocher de la côte Equatorienne. Il est 5h du mat’ et donc ça pique un peu. Bastien grommelle son mécontentement à l’attention du vendeur ambulant auquel Axel achète quand même quelques petits pains qui révélèrent par la suite avoir la propriété étonnante d’être trop cuits à l’extérieur, et pas assez à l’intérieur. Nous constatons qu’il nous reste environ une heure de route avant d’(enfin) arriver à Canoa et, après avoir tenté de profiter le plus délectablement possible de cette fin de nuit de sommeil, nous voilà largués en périphérie de la petite ville de Canoa. La réception de notre hôtel n’étant pas encore ouverte, nous prenons la courageuse décision de nous faire un petit-déj dans une des bicoques disposées en rang sur la plage. Là, sirotant un bon jus d’ananas en regardant la mer et les chiens errants faire les poubelles, nous poursuivons doucement notre éveil un poil matinal. On ressent déjà que Canoa, par son calme, contraste avec le bruit -parfois envahissant- des villes plus grandes. Il est huit heures du matin et il fait déjà chaud.
Nous avons la chance, en arrivant à notre auberge, de pouvoir investir les lieux dès cette heure matinale car nos chambres sont libres. Là, après une douche bien méritée, nous errons dans l’hostal, les yeux mi-clos, passant des chaises du patio fleuri, aux hamacs de la terrasse, à notre lit…. Bref, la matinée n’est pas très productive… l’après-midi non plus. A différent climats, différentes activités. Ce que la grimpette et la randonnée sont aux Andes, la baignade et la farniente au creux d’un transat le sont à la côte. Le soir, pour parfaire cette journée balnéaire, nous nous improvisons un apéro (frugal, certes, les supermarchés de Canoa ressemblant davantage à des gargotes de camping), et admirons un magnifique coucher de soleil. Que buuueeeeeno.
Le lendemain néanmoins, nous décidons de nous activer (un peu), et nous préparons un programme chargé. Nous longeons d’abord, les pieds dans l’eau, la longue plage quasi déserte de Canoa, nous nous amusons dans les vagues et courons après des nuées de petits crabes rouges. L’après-midi, nous louons les services d’une Bretonne installée en Equateur depuis plusieurs années, qui propose de nous emmener dans la campagne à la découverte d’une finca de permaculture et d’une cervezeria locale.
Cabane en bois, pas de mobilier, électricité quasi-absente, pas de chambre : le mode de vie des deux habitants et propriétaires de la Finca Verde aurait eu de quoi nous repousser, si tout le lieu lui-même n’avait pas été auréolé d’une simplicité sereine et légère, qui lui donne des allures de petit coin de paradis. Le canadien quadragénaire qui nous fait la visite est la personnification des good vibes qui flottent dans l’air de cette ferme qui se développe à flanc de colline. Pieds nus, en un langage bien à lui mêlant espagnol, anglais et langue des signes (qui ne permet à personne de tout comprendre de ses propos, mais à chacun de comprendre un peu), il nous parle avec fierté et aisance de sa ferme. Dans ces champs, on varie, on métisse, on mélange. Notre guide française nous explique que c’est un principe de la permaculture : on plante un peu de tout et on voit ce que la Nature veut bien nous donner. De plus ce mixage permet d’éviter l’utilisation d’agents chimiques pour protéger les plantes, les différentes espèces plantées ayant toutes une utilité les unes pour les autres. Dans cette finca il y a notamment des bananes, des papayes, des fruits de la passion, des cocos, du café, ananas, citron… Mais aussi beaucoup de fleurs et quelques animaux. Le proprio continue d’ailleurs de nous charmer en nous présentant son jeune cheval et son poulain paissant dans les collines (Justine et Alice sont conquises). Parmi tous les fruits et végétaux qui regorgent dans son jardin, il nous invite à goûter les fruits de la passion tombés par terre (délicieux) et à se détendre dans ses hamacs. Pour terminer, nous partageons un jus de maracuya maison… agrémenté d’une bonne dose de rhum ! Emma, jugeant qu’elle est encore un peu jeune pour sa première cuite, choisis raisonnablement l’option sans alcool.
Bien que nous soyons tentés de rester plus longuement dans cette atmosphère chaleureuse, la seconde partie de la visite nous attend. « Et puisqu’il s’agit de bières, ça n’attend pas ! » (propos tenus par un certain B. dont nous tairons le nom complet par respect pour son intimité).
Nous remontons donc en voiture, non sans avoir empli au préalable nos sacs de nombreux maracuyas. Cette expérience n’aura duré qu’un peu plus d’une heure et pourtant, on se sentait déjà un peu chez nous. La Finca Verde est un lieu marquant par sa légèreté et son accueil. Ce qu’elle perd en confort, elle le gagne en charme. Si vous allez faire un tour dans le coin de Canoa, ne loupez donc sous aucun prétexte cette parenthèse végétale qui en vaut plus que la peine et la dépense (environ 15$ par personne). Et, si vous vous y sentez bien, vous pourrez même proposer votre aide pendant quelques jours, afin de participer à l’agrandissement et au développement de la ferme.
Deux kilomètres plus loin, nous arrivons à la cervezeria tenue par un grand personnage chaleureux et tactile. Il nous présente les différentes salles de son local et nous fait goûter cinq bières de leur cru. Assez fortes (entre 7 et 10°) et variées, elles nous conquièrent suffisamment pour nous prélasser sur les hamacs (décidément !) de leur terrasse et d’y prendre l’apéro, sirotant notre bière d’une main et caressant le chien trop mignon -quoiqu’un peu apathique- de l’autre. C’est un peu éméchés que nous rentrons à la nuit tombée. Nous nous endormons dans une chaleur presque étouffante, le ventre plein de popcorn, de bières et des savoureux maracuyas. Demain, nous quitterons déjà le sable fin et la mer pour découvrir les différentes merveilles cerclant la ville de Latacunga.
Alice & Axel.
Quelques adresses utiles, que l’on recommande chaudement (testées et approuvées !):
- Si vous aussi vous souhaitez visiter la Finca Verde et la Cervezeria, on ne peut que recommander « Cha Cha », d’origine Bretonne et fort sympathique . Le nom de sa petite agence : Fun Day trip with Chacha. Infos et renseignement par ici.
Pour finir, en bref et en humour, voici ce qu’on retiendra en quelques mots de Canoa et de ses alentours (mais pas que !):
- Manger sur le marché entre deux bus, une grande 1ère pour nos amis. Et la manière de rabattre aura valut un bon gros fou rire à Emma qui aura donc eu du mal à manger. Il faut dire que notre repas a été agrémenté d’un jus de fruit non identifiable et d’une patte de poulet entière au cœur de l’assiette. #buenprovecho
- Un véritable « Phénomène » sur patte notre ami Canadien de la Finca Verde. De l’Espagnol et de l’anglais en même temps agrémenté de langage des signes. Difficile de tout comprendre.
- Un petit cocktail à base de rhum, « un poquito » selon nos amis de la Finca. Un gros « moit-moit » selon nous …
- Suivi de bières artisanales à plus de 10° pour Juju et Axel … Et bien ils sont bourrés !
- On cite Axel : « Mais au fait, pourquoi on va à Canoa ? » après 5h d’attente dans le terminal de bus. #troptard
- Le drame de notre voyage : Oublier la mimolette « made in France » dans le frigo de l’auberge et s’en rendre compte 6 heures de bus plus tard … #noooooooooooon
- Découvrir la gentillesse des habitants de Canoa : à la sortie du bus, un jeune nous accoste. Notre culture de français et notre expérience de voyageur prend le dessus au début, on est méfiants… Et puis on se rend vite compte qu’ici la majorité des gens sont juste « sympas ! ». Et ça, ça fait plaisir !
Ju & Bas
En lisant avec attention ce nouvel article une question s’est imposée ! Pourquoi la mimolette est-elle orange ?
Tout d’abord, « mimolette » vient du nom « mollet » qui signifie mi-molle, mi-dure, comme sa texture. Mais, avec le temps, la pâte devient de plus en plus cassante.
La mimolette est fabriquée à partir du lait de vache, à pâte pressée non cuite, dont la croûte est brossée en fin d’affinage. Elle est très rarement enduite de paraffine. La couleur de sa chair orangée provient d’un colorant naturel que l’on appelle le rocou : Les autochtones d’Amérique du Sud et des îles Caraïbes s’en servent comme pigment pour leurs peintures corporelles ou comme aromate.
Aujourd’hui, avec l’industrialisation de la production, c’est la coloration de pâte au carotène qui lui donne sa couleur orangée. Elle pèse en moyenne 2 kg et mesure environ 20 cm de diamètre.
En attendant d’en déguster une ensemble après un bon repas dans le marais
Bisous bisous
Sandrine
Avec grand plaisir Sandou !
Une bise