Après avoir passé quelques jours dans la capitale, nous reprenons le chemin des montagnes, direction le paradis du trekkeur au Pérou : Huaraz.
« Quand rien n’est prévu, tout est possible … » – Antoine De Maximy.
Huaraz est une petite ville d’environ 130 000 habitants tout de même, situé au pied de la Cordillère Blanche et de la Cordillère Noire, au cœur donc d’une belle vallée, idéale pour se loger et surtout pour organiser les différentes randonnées du séjour. Deux chaînes de montagnes imposantes qui forment une vallée, l’ensemble offrant des paysages d’une beauté naturelle rare. Entièrement détruite en 1970 par un séisme avec pas moins de 70 000 morts, la ville a été entièrement reconstruite, mais de façon très peu esthétique. Aujourd’hui très touristique, beaucoup de sentiers de difficulté et de durée variées partent de cette ville, allant du trek à la journée jusqu’à celui du « Huayhuash » de 8 jours réputé pour être l’un des plus beaux au monde. De notre côté si l’on avait prévu de mettre les pieds à Huaraz c’était surtout pour faire le trek de « Santa Cruz » de 3-4 jours en autonomie en louant seulement l’équipement pour camper. Malheureusement la météo en aura décidé autrement : la saison des pluies est à peine terminée et le temps ici semble pas mal bouché.
A notre arrivée dans l’hostal nous tombons justement au petit déjeuner sur un groupe de 3 francophones fraîchement revenus de ce trek la veille au soir, et le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils nous ont bien refroidis ! Selon leur expérience sur 3 jours de trek, que du brouillard ou de la pluie hormis une journée de beau temps laissant apprécier le paysage, et donc de nombreuses nuits humides et de matinées où il faut ré-enfiler ses habits encore mouillés de la veille… On avoue que suite à ce récit nous nous sommes mis à douter, tellement que nous avons même passé une journée entière en pesant les pour et les contre, en se demandant si on prenait le risque ou pas… Pour finalement décider ne pas y aller, avec regrets mais pour un premier trek en autonomie nous ne voulions pas prendre ce risque.
Nous aurions effectivement pu le faire en autonomie car ici, il est facile de partir seul. Les sentiers sont bien balisés et si vous êtes en plus accompagnés de Maps.Me (GPS hors ligne) il est quasi impossible de se perdre. De plus, il est facile de louer tous le matériel nécessaire (tente, duvet, réchaud, etc.) pour un prix raisonnable lorsque vous n’êtes pas équipés, comme nous. Enfin, pour terminer sur le sujet « trek », à noter qu’il existe en parallèle du Santa Cruz, le Choco trek sur 3 jours, moins connu et donc moins fréquenté (mais tout aussi beau paraît-il) ainsi que, comme évoqué plus haut, le fameux trek du Huayhuash sur 8 jours. Et avant d’arriver ici nous n’avions pas connaissance de ce dernier qui nous a clairement été recommandé par un couple de trekkeurs qui en est revenu tout émerveillé. Alors tant pis pour nous pour cette fois-ci, mais un jour … bref, on ne vous fait pas un dessin !
Même si finalement nous ne sommes pas partis pour le fameux trek de Santa Cruz nous avons trouvé d’autres choses à faire à la journée, ce n’est pas ce qui manque dans cette belle région ! Nous aurons ainsi l’occasion de monter jusqu’à une très belle lagune au cœur des montagnes et d’admirer ce qui sera peut-être le dernier glacier de notre voyage.
- Laguna Wilcacocha
Franchement, c’est déçus que nous sommes arrivés après 1h30 de montée (assez physique car en altitude) face à cette petite lagune, qui ne vaut clairement pas le déplacement selon nous. Par contre, cette courte rando est parfaite en guise d’entrainement et d’acclimatation avant de partir sur un trek plus important, ce qui est d’ailleurs ce que vous recommande de faire la plupart des agences de voyage. Seul point positif de cette rando : la vue sur la cordillère Blanche qui est tout de même plutôt sympa, lorsque le temps est dégagé (ce qui n’était pas vraiment notre cas).
- Laguna Churup
Cette randonnée est assez physique : env. 2 heures de montée pour atteindre les 4550m d’altitude où se trouve la lagune! Pour s’y rendre, il faut depuis Huaraz prendre un collectivo en direction de Pitek, à l’angle de l’avenue Agustin Gamarra et de l’avenue Antonio Raymondi, il ne part que quand il est plein. Méfiez-vous les week-ends, il y a beaucoup moins de voyageurs donc soit il ne part pas, soit il double les prix (ce qui nous est arrivé !). Bref, une fois rendus au début du sentier et après s’être acquittés du droit d’entrée du parc national de Huascaran, nous entamons la randonnée. Tout du long le paysage est très beau, et cette fois nous avons eu de la chance il y avait un grand soleil ce qui nous a permis d’avoir également un beau panorama sur toute la vallée. Les derniers mètres avant d’atteindre le fameux lac Churup sont assez physiques. Vous avez le choix entre deux chemins :
- Le premier (à gauche) montant quasiment sans discontinuer pour terminer sur un promontoire et ainsi vous offrir une vue d’ensemble sur le lac et les parois rocheuses l’entourant
- Le second (à droite) semble à priori plus facile quand on le voit de loin car il est davantage en contrebas, et permet ainsi d’arriver au niveau du lac.
Nous avons préféré monter par le premier pour ainsi avoir la vue d’ensemble pour commencer, avec pour objectif de faire une boucle afin de revenir par le second chemin. Nous n’avons pas été déçus une fois arrivés en haut, nous découvrons une magnifique lagune aux nuances de bleu turquoise sur ses rives, encadrée par de puissantes parois rocheuses presque noires. Nous n’imaginions pas cela si grand, quelle récompense ! En revanche le soleil est désormais plus timide et les nuages arrivent, ce qui nous empêche de contempler le sommet derrière le lac, que l’on devine cependant enneigé. Après avoir profité de longues minutes de cette splendide vue et s’être fait bousculés par quelques puissantes bourrasques de vent, nous décidons de redescendre par les rochers pour récupérer le second chemin.
Après avoir enjambé plusieurs fois quelques cascades ou cours d’eau, nous pensions que le plus dur était derrière nous, quand soudain nous tombons nez à nez avec une belle descente bien raide qu’il nous faut descendre en rappel ! Pour Justine qui a le vertige, ça a demandé pas mal de prise sur soi, surtout lorsque l’on s’est rendu compte que ce n’était pas une, mais plutôt 6 ou 7 descentes! Après quelques émotions et 1h30 de descente, nous finissons par arriver au bout du chemin où le bus nous avait déposé le matin même. Finalement à la vue du prix du minibus que l’on a jugé un peu élevé par rapport au temps de trajet, nous décidons de continuer à pied (env. 1h) la descente par un sentier pédestre menant au village de Llupa où nous prendrons un autre minibus pour presque rien jusqu’à Huaraz ! En plus le sentier ne fait que descendre et avec ce beau soleil qui nous accompagnait de nouveau sur la fin, nous avons eu une belle vue sur la campagne environnante.
- Glaciar Pastoruri
Nous avions hésité à aller jusqu’à ce glacier car il n’est accessible que par agence si l’on n’est pas véhiculé. Finalement nous avons pensé que ce n’est pas tous les jours qu’on a la chance d’aller voir un glacier, d’autant plus que ce serait peut-être la dernière fois du voyage. En nous coordonnant directement avec notre hostal « Carolina Lodging » nous sommes donc partis dans la matinée en bus avec un groupe d’une trentaine de personnes direction le parc national de Huascaran dans lequel se trouve le glacier. Sur la route nous faisons quelques arrêts, le premier pour observer une source naturelle d’eau gazeuse et le second pour admirer une curieuse plante : La Puya Raimondii. Celles-ci ne poussent qu’en Bolivie, Pérou et Chili, à une altitude comprise entre 3200 et 4800 mètres d’altitude et malheureusement elles sont aujourd’hui en voie d’extinction. De loin elles impressionnent déjà par leur couleur : sous les rayons du soleil on dirait des petits tas de feuilles d’or qui parsèment la montagne. De près c’est surtout leur taille qui nous laisse bouche-bée : vivant entre 60 et 100 ans, elles peuvent mesurer jusqu’à plus de 3mètres de haut ! Mais le plus insolite réside surtout dans le fait qu’elles ne fleurissent qu’une seule fois dans leur vie avant de sécher et de mourir…
Nous arrivons finalement au début du chemin menant au glacier puisqu’il faut terminer en marchant, environ 30 minutes d’effort (plus ou moins selon votre accoutumance à l’altitude) prenant fin à 5200 mètres d’altitude. Là nous découvrons un beau spectacle, un glacier, et il n’y a pas à dire : c’est impressionnant ! Evidemment il est moins costaud que le fameux « Perito Moreno » en Argentine mais ça n’en demeure pas moins magnifique. Malheureusement ce glacier aussi est en voie de disparation à cause du réchauffement climatique, et à en juger par des photos que l’on a trouvé sur internet (blog de voyage, le périple de Mayom et Marie Sido), c’est très très rapide !!! (cf les liens ci-dessous en comparaison de notre photo)
Enfin, l’importance du tourisme en ce lieu amène aussi à des bêtises humaines impardonnables : la maltraitance des animaux. En effet, pour les seules 30 minutes de montée on vous propose moyennant paiement de le faire à cheval, mais quels chevaux… Amaigris, fouettés à coups de pierres, enchaînant les montées (il ne faut pas oublier qu’eux aussi sont en altitude donc sont comme nous plus rapidement fatigués), et quand ils sont au repos on leur attache les deux pattes de devant, sans doute pour qu’ils ne s’éloignent pas trop… En tant qu’amoureux des animaux, cette image de chevaux tentant d’avancer à petits sauts dans la montagne avec les deux pattes attachées… ça nous a fendu le coeur! Alors SVP, avant de vous embarquer là-dedans, pensez aux animaux !!!
En conclusion, nous avons malgré la saison des pluies pu un petit peu profiter de la belle région de Huaraz, avec tout de même un arrière-goût de « je reviendrai bien ! ». Pour ceux qui connaissent la Laguna 69, très célèbre au Pérou, vous vous demandez sans doute pourquoi nous n’y sommes pas allés ? Et bien car elle ne se fait qu’en agence pour un prix bien trop élevé à notre goût… Nous avions déjà vu la Laguna Humantay lors de notre trek du Salkantay et nous savions que même si chaque lagune est unique, elles se ressemblent beaucoup, alors nous préférions découvrir d’autres choses pour moins chère !
Pour finir, en bref et en humour, voici ce qu’on retiendra en quelques mots de Huaraz et de ses alentours (mais pas que !):
- Attaque de chiens au réveil ! Et on peut vous dire qu’on a vraiment eu très peur face à ses 3 gros chiens qui, on ne sait pas pourquoi, s’en sont pris à nous dans la rue. Bastien est même passé proche de la morsure … Merci au sac qui a servi de bouclier ! #onfaitmoinslesmalins
- Beaucoup de filles au glacier étaient clairement équipées à leur manière … Gloss, tenue de ville; nickel pour les photos « selfi », manquaient juste les talons … Cela nous dépasse un peu alors on préfère en rire !
- Incroyable mais vrai, on a résisté à la raclette d’un petit resto qui se trouve au coeur de Huaraz ! (Le budget a pesé sévèrement dans la décision) Avis aux amateurs, on dit ça, on ne dit rien …
- On a eu la chance d’écouter un remix de Titanic joué à la flûte de pan, quel honneur ! D’ailleurs, la flûte de pan nous avait clairement manqué. On pense bien sûr à chaque fois à nos amis Indiens de la rue Lepneveu à Angers qui ont du soucis à se faire vue le niveau ici ! #cartonjaune
- On n’a jamais autant mangé de maracuyas (fruit de la passion) de notre vie … Méga « mas barato », 1 Sol les 4, sois 25ct. Dingue ! Alors on en profite matin, midi et soir. #unepassionestnée
Ju & Bas